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Comment effectuer un audit commercial d'une société avant son rachat ?


Franck FISZEL (Coach Europ)
Tél : 0144300395 - E-mail :ffiszel@coacheurop.com

La réponse de l'expert

Evaluer un chiffre d’affaires, une marge, des locaux ou du matériel, c’est du domaine du quasi courant. Il y a des experts, des normes, des comparatifs, des outils de mesure reconnus. Mais commercialement parlant, que vaut la société que je vise ? Quels critères utiliser, concrètement ? En dehors de la boule de cristal, bien sûr !

3 points sont principalement à surveiller, si on veut mesurer les performances commerciales d’une entreprise : ses clients, son équipe commerciale, et son positionnement .



  • les clients : d’abord une analyse style RFM est bien le minimum. Pour mĂ©moire,

    • R = RĂ©cence : depuis quand sont ils clients, quelle est la date de leurs derniers achats ? A quelle pĂ©riode achètent ils ?

    • F = FrĂ©quence : Ă  quel rythme, mensuel, annuel ou occasionnel, achètent ils ?

    • M = Montant : quel est le niveau moyen des achats ?

    Plus la régularité est grande, plus la valeur est importante, car cette stabilité fera partie de vos premiers enjeux.

    La répartition du CA parmi ces clients est évidemment très significative. La loi des 20/80 est une probabilité, mais il n’est pas rare de tomber sur une structure 90/10, c'est-à-dire que 10% de la clientèle représente près de 90% du CA (ou de la marge). La situation est dans ce cas dangereuse, car la dépendance envers un ou 2 comptes peut être redoutable



  • l’équipe commerciale (et son management) : D’abord n’oublions pas la règle N° 1 : le patron est le premier commercial de sa sociĂ©tĂ©. Et anticiper sur des rĂ©actions positives de la part des principaux clients au dĂ©part de ce patron est illusoire. Des « dĂ©ceptions amoureuses » sont prĂ©visibles, et donc mieux vaut anticiper sur le temps nĂ©cessaire qu’il faudra consacrer Ă  conserver/regagner la confiance du « TOP10 ». Mais au-delĂ  du chef d’entreprise, il y a une Ă©quipe de ventes, plus ou moins soudĂ©e, dynamique et ambitieuse. MĂŞme s’il est ardu de mesurer, a priori, son niveau de motivation et d’implication - surtout qu’un bon vendeur saura donner le change, mĂŞme la veille de sa dĂ©mission- , l’équipe commerciale est une clĂ© incontournable du futur succès de l’entreprise.

    • Quelques critères objectifs subsistent : niveau d’atteinte des objectifs, courbes de ventes, rĂ©partition des produits et services vendus d’un cĂ´tĂ©

    • La connaissance qu’ils ont de leur secteur, et surtout de leurs clients de l’autre. Ainsi, le vendeur qui ignore quasiment tout de ses principaux clients (ce qu’ils font, qui sont leurs utilisateurs, leurs concurrents, etc.) sera probablement dĂ©connectĂ© et donc Ă  surveiller.

    • La formation qu’ils ont reçue est Ă©galement un Ă©lĂ©ment de mesure intĂ©ressant. L’entreprise qui n’a jamais envoyĂ© ses collaborateurs en formation, autre qu’aux produits et services proposĂ©s, a probablement accumulĂ© un dĂ©ficit grave Ă  la fois en actualisation des connaissances, et surtout en stimulation de ses troupes. Ce retard, rattrapable, aura un coĂ»t consĂ©quent et en gĂ©nĂ©ral sous estimĂ© (mĂŞme s’il existe des solutions de financement, le temps consacrĂ© est incompressible)

  •  

  • le positionnement de l’entreprise : quelle est l’image de la sociĂ©tĂ© que je suis sur le point de racheter. Outre la qualitĂ© des produits et prestations, comment ses clients et fournisseurs la considèrent ils, vraiment ? Haut de gamme ou pour la masse, locale ou internationale, chercheuse de solutions innovantes, ou trouveuse de justifications permanentes. Ces diffĂ©rents points prendront rapidement de l’importance. En effet, si l’entreprise a une approche entrĂ©e de gamme, il faudra probablement des annĂ©es pour la positionner vers le haut, mĂŞme si la qualitĂ© de ses produits est irrĂ©prochable. Donc des investissements en consĂ©quence. Pour connaĂ®tre l’image rĂ©elle de ma future sociĂ©tĂ©, l’idĂ©al est d’aller interroger Ă  la fois ses clients et ses partenaires. Pourquoi sont ils fidèles (ou pas !) ? Qu’est ce qui fait la diffĂ©rence, comment dĂ©crivent ils les services, sur une Ă©chelle de 1 Ă  5, quelle valeur retirent ils de la relation avec l’entreprise ? Les questionnaires sont assez simples (il y a des spĂ©cialistes pour cela, comme LIBOP QUEST) ; mais l’enjeu sera de pouvoir poser ces questions AVANT le rachat. Donc obtenir l’autorisation bienveillante du vendeur d’effectuer cette analyse. L’enquĂŞte de satisfaction (prĂ©alable, si possible) est un outil recommandĂ©, plein d’enseignements, et relativement facile Ă  mettre en oeuvre

 

Bref, pour évaluer la valeur commerciale de votre cible, l’idéal serait d’allez sur le terrain discuter avec ses collaborateurs, et avec quelques clients, choisis autant parmi les réguliers que les ex, et parmi les derniers prospects. Cela vous procurera une lumière complémentaire aux différents chiffres et états que vous avez analysés si soigneusement. Si ce n’est pas possible, prenez alors le temps de beaucoup discuter avec le cédant pour tenter d’obtenir un maximum d’informations. Et si tout cela ne semble que détail, n’oubliez pas qu’on trébuche sur une pierre, pas sur une montagne.

 
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